viernes, 2 de noviembre de 2007

En regardant les autos passer en route vers l'ouest

Dans les petites villes du centre de Cuba
les rues habituellement bruyantes et douces,
deviennent vides aux mois d'hiver.
J'ai vécu cette pesante quiétude.
Les étudiants sont partis à la découverte du monde
et une paix, une étrange et longue absence,
parvient jusqu'aux murs des édifices et pénètre
en leur intérieur.
Les clubs, les maisons de la culture, les terrains de sport,
ressemblent à un set, soigneusement préparé,
qui attend le retour des acteurs pour poursuivre le tournage.
Dans les petites villes du centre de Cuba
tout est absence et attente aux mois d'hiver.
J'ai vécu cette pesante quiétude.
Nuits de février à l'angle vide des rues Libertad et Paseo,
à regarder les autos passer en route vers l'ouest.
Comme celui qui voit une fille à la peau très nette et aux cheveux noirs
aller heureuse vers un autre homme.


EDEL MORALES

Poésie cubaine
Bacchanales n°24
revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes
Le Temps des Cerises / Écrits des Forges, 2003

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